Préférer l’homme à la légende
par Valérie Durin
Molière souffre du même mal que la plupart des géants : le polissage de sa statue. La nature riche, complexe, sombre, affreuse et sublime de l’homme est méconnue au profit d’une légende tenace, d’une imagerie collective, d’un idéal voire d’une déification. Préférer l’homme à la légende n’oblige pas au dénigrement mais permet une proximité sensible qui nous le rend plus attachant et plus enseignant.
Mes recherches ont démarré à la suite d’une commande d’écriture en 2009. Mon aventure « Molière » a duré trois années.
Que professeurs, conférenciers, historiens, remarquables chercheurs me pardonnent cette avancée sans référence dans la lumière de la transmission. Je m’incline humblement devant eux et ne cherche pas ici à passer pour ce que je ne suis pas. Le service culturel de la ville de Pézenas, par son directeur Frédéric Gourdon, m’a sollicitée, m’accordant une confiance inédite : exprimer mon point de vue d’artiste en 50 minutes.
Voici ici rassemblées à l’écoute les quatre « conférences de Pézenas ».
Molière et l’amour (2011)
En appui sur les repères historiques, les parutions anonymes -sortes de « journaux people »- re-découvrons ce grand passionné, dont l’intimité résonne avec nos vies et nos choix amoureux. On s’éloigne considérablement du Molière de nos manuels scolaires, le siècle du libertinage a encore beaucoup à nous surprendre dans ses libertés de moeurs et sa position libertaire face à la puissance des croyants.
Spectacles en lien : Molière ou l’Amour confondu (2009) et Les Insomnies de Molière (2012)
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Molière, inventeur de l’écriture vivante ou l’auteur sans plume (2011)
Mise en évidence de l’importance du jeu dans l’écriture dramatique : le texte de Molière passe par l’épreuve du plateau et des acteurs, il n’est édité qu’après ce passage et n’est jamais « retravaillé » à la différence des oeuvres de Corneille, Racine, et beaucoup d’autres. Molière, acteur laisse le dernier mot à l’acteur. Ses pièces sortent du plateau quand les autres sortent du bureau.
Spectacle en lien : Corneille Molière L’Arrangement (2010)
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Molière ou le théâtre total (2012)
Après avoir démontré que Molière de son vivant ne se comporte pas en père, voici ici développée la dimension d’un Molière père de tous les genres. Comme on fait feu de tout bois, il fait du théâtre de tout en nous laissant sa patte à défaut de sa plume…
Spectacle en lien : Les Insomnies de Molière (2012)
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Théâtre et Actualité, l’exemple Molière (2014)
Molière, répondant aux commandes royales, raconte son temps. Il semble pouvoir faire du théâtre de ce qu’il ignore. Et ses pièces concernent tout le monde, ses contemporains s’y reconnaissent. L’événement d’hier est déjà dans la pièce, sans prise de recul, sans préjugés. Notre théâtre aujourd’hui peut-il prétendre à une telle liberté ?
Spectacle en lien : Le Premier qui rira (2014)
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