JULES A MENTI

Comment accepter de s’être trompé ?

Texte et conception Valérie Durin

Collaboration artistique Félix Hugue

Création technique en cours

Graphisme Camille Broquet

Production ARRANGEMENT THEATRE

Avec le soutien « Aide à la création » du Département de l’Yonne 

Dossier JULES A MENTI

DESCRIPTION

Depuis 160 ans, nous nous trompons ! Le berceau de notre civilisation, précisément là où nous sommes tous devenus gallo-romains, la localisation de la célèbre bataille d’Alésia est fausse !

« Se tromper sur son berceau c’est se tromper sur soi-même » répète la conférencière, âgée d’une cinquantaine d’années, passionnée et convaincue.

C’est alors qu’un jeune homme confiant, drôle et ignorant va tout remettre en question.

S’appuyant sur le récit de Jules César, cette création comique et absurde, propose de confronter deux mondes : celui de la vieille chouette et du jeune coq, érudition contre intuition, maturité contre fougue, autorité féminine contre mâle arrogance.

A l’heure où notre histoire continue à être martelée par les vainqueurs dominants, l’éternelle question de la vérité ressurgit.

Accepterons-nous modestement de nous être trompés ?

PRESENTATION

En 2015, Pierre Kechkéguian, directeur du Théâtre d’Auxerre, me propose de lire « La Guerre des Gaules » de Jules César dans la perspective d’une adaptation pour la scène. Cette lecture me ramène à une version latine tombée dans l’oubli, une histoire de stratégie guerrière ou de propagande militaire qui à l’époque du collège, tenait surtout réveillés les garçons et encore pas tous, je reste perplexe… et je découvre la polémique Alésia. Depuis que Vercingétorix a pris les traits de Napoléon III au XIXème siècle, Alésia est officiellement en Bourgogne – Côte d’Or- à Alise Sainte Reine. Plus timidement commence à monter la rumeur que le site se trouverait en réalité à Chaux des Crotenay dans le Jura du côté de Champagnole.

En appui sur les ouvrages spécialisés, sérieux et référencés, de César à Goscinny, de Voltaire à Hugo, en prolongeant vers les documents plus récents, je propose une plongée amusée dans l’histoire à l’heure de la fusion des deux régions Bourgogne-Franche-Comté.

C’est ainsi qu’en 2016, en coproduction avec le Théâtre d’Auxerre, nous créons Alésia ou les méchants de Bourgogne. Cette pièce sera jouée également au festival d’Avignon la même année et sera présentée à Paris.

Aujourd’hui, je souhaite poursuivre ce travail en reprenant le texte pour y apporter une mise à jour indispensable : la dimension intergénérationnelle.

C’est un duel. Parfois comique, parfois absurde. Tout dépend de l’angle de vue. Comment se comprendre quand on est certain d’avoir raison ? Qui changera de route pour rejoindre l’autre ? Comment accepter de s’être trompé ?

Cette création déploie les thèmes de la jeunesse, de la confiance, du mensonge et de la conviction. S’appuyant sur une histoire véritable, -la polémique de la localisation du berceau de notre civilisation- cette pièce propose de confronter deux mondes -celui de l’érudition et celui de l’intuition, maturité contre jeunesse. Qui a raison ?

A l’heure où nos censures contemporaines réécrivent l’histoire, sur quels appuis compter ? De quelle vérité historique parle-t-on ?

Chaque représentation sera suivie d’un débat avec le public à l’issue du spectacle.

OBJECTIFS

Rendre accessible à tous nos connaissances, notre histoire commune de façon ludique pour partager un débat et des réflexions. Permettre aux personnes inhibées de développer leur oralité, leur pensée, leur opinion. Par le jeu, les paroles se délient dans la spontanéité et dans le désir de comprendre et de s’amuser.

PUBLIC

Tous et en particulier les collégiens et les lycéens.

Dossier pédagogique sur demande.

EXTRAIT

JULES – Qu’est-ce que c’est que ça  ?

ANNA-LISE – Sortez.

JULES – Est-ce que vous prenez les gens pour des imbéciles ?

ANNA-LISE – Sortez ou j’appelle la sécurité.

JULES – Vos bouts de papier scotchés sur un écran de projection, c’est lamentable ! Où est le vidéoprojecteur ?

ANNA-LISE – Cette conférence écologique ne nécessite aucun support électronique !

JULES – Il n’y a que moi que ça dérange ?

ANNA-LISE – Qui êtes-vous monsieur ?

JULES – Je n’ai pas à vous répondre.

Il se rassoit. Un léger silence.

ANNA-LISE –  Bon qu’est-ce que je disais ?  « Cujus collis radices et caetera subluebant… » .

JULES – On les connaît vos trucs ! C’est malhonnête !

ANNA-LISE – Le malhonnête, ici jeune homme c’est vous. Vous interrompez ma conférence avec une brutalité insensée, je ne vous demande pas d’être de mon avis.

JULES – C’est vrai, je ne suis pas de votre avis. Et je vais vous dire pourquoi.

ANNA-LISE – Ça ne m’intéresse pas. Sortez.

JULES – Je suis certain que votre auditoire sera curieux de savoir pourquoi je ne suis pas de votre avis.

ANNA-LISE – Certainement pas. « Cujus collis radices.. »

JULES – La limite des historiens professionnels comme vous c’est de prétendre maîtriser tous les savoirs.

ANNA-LISE – Je ne prétends pas tout savoir !

JULES – Si, madame, vous prétendez tout savoir. Vous dites ce que vous voulez ! Vos formules sont impossibles à vérifier.