Les insomnies de Molière
Les récentes biographies historiques et les nouvelles recherches n’empêchent pas le XVIIème siècle de garder ses obscurités. Si le parcours de Molière nous fait toujours nager en eaux troubles, c’est peu de dire les profondeurs insondables dans lesquelles nous plonge Madeleine Béjart. À peine peut-on avancer l’existence de ses enfants et leur devenir, ses rôles au Théâtre, quelques arrangements financiers, transactions immobilières, un ou deux repères amoureux. Presque rien. Madeleine ne se marie pas.
On sait cependant qu’elle représente l’indéfectible attache à Molière, sa compagne de 30 années. Elle meurt un 17 février à 54 ans. Son existence est à jamais liée à cet homme, et s’il n’existe pas de biographie sur Madeleine Béjart, les différentes légendes qui ont façonné et souvent déformé Molière ne l’ont pas épargné davantage.
Après Corneille Molière L’Arrangement pièce consacrée à la collaboration des deux génies, la nécessité de participer à l’éclairage de l’histoire des femmes qui accompagnent les hommes « monuments » s’est imposée. Particulièrement l’histoire de celles qui se révèlent déterminantes, pertinentes, conséquentes de leurs actes et de leurs pensées.
La Béjart
« La Béjart » est de celles-là. Femme de lumière dans l’ombre, peuplée de secrets, alliant subtile discrétion et magistral charisme, comédienne libertine et dévote de la dernière heure, à la fois riche et pauvre, célèbre et méconnue, amoureuse et distante, elle règne. Elle doute.
et Molière
Homme sombre dans la lumière, mêlant les paradoxes, la grande jubilation et le profond désespoir, jouant avec sa fragile santé, son besoin de conquête et sa terreur de l’abandon, jouisseur se « paillardant la langue »,buvant beaucoup, il l’écoute. Il décide.
Il s’agit de retracer l’intimité de ce couple, les nuits de cet homme et cette femme libres, qui bravaient l’excommunication, qui ne se sont pas mariés, qui n’ont pas élevé d’enfants, qui ont formé un couple puissant, qui ont été des amants, des frères et sœurs, des partenaires et associés, liés jusque dans la mort. Il meurt lui aussi le 17 février un an jour pour jour après elle.
Mettre en scène le tumulte, le fragile équilibre, la gaieté et l’exigence de ce couple pour lui permettre de nous donner une ultime leçon de théâtre, une leçon de vie.
Partenaires
Cette pièce a été commandée et produite par la ville de Pézenas pour le festival Molière.
Elle a été créée le 15 juin 2012 à Caux (34) puis à Pézenas par la compagnie Le P’tit Bastringue.
Elle a été éditée par les Editions DOMENS en septembre 2013
Edition
Les insomnies de Molière
Théâtre
Valérie Durin
ISBN : 978-2-35780-051-9 11euros
« La Béjart », la compagne de 30 ans de Molière, meurt un 17 février à 54 ans. Sa vie est à jamais liée à cet homme, et s’il n’existe pas de biographie de Madeleine Béjart, les différentes légendes qui ont façonné et souvent déformé Molière n’ont pas épargné sa compagne.
Une femme de pouvoir. Une femme d’affaire redoutée et respectée, tragédienne acclamée, entrepreneuse de spectacles, directrice de troupe, qui a su faire prospérer son théâtre et avec lui toute sa famille. Dans un monde d’obstacles et de violences. Pour Louis XIV, le roi de gloire, le roi guerrier. Elle se tient debout entourée de ses ennemis.
A-t-elle cédé son pouvoir à Molière comme nous le raconte l’Histoire ? L’Illustre Théâtre était l’entreprise des Béjart et si la femme s’efface devant l’homme pour la société et les mœurs de l’époque, (de toutes les époques) elle ne cède pas ses parts dans l’intimité.
Il s’agit donc de retracer la part intime, leurs nuits. Cet homme et cette femme libres, qui bravaient l’excommunication, qui ne se sont pas mariés, qui n’ont pas élevé d’enfants, qui ont formé un couple puissant, liés jusque dans la mort. Il meurt lui aussi le 17 février un an jour pour jour après elle.
Actrice, metteur en scène et auteur de théâtre, formée au Conservatoire National de Région de Besançon et au CDN de Franche-Comté avec Denis Llorca, Valérie Durin crée ses pièces et répond aux commandes. « Quatre actes avec Olga » et « Via Sébastopol » relatives au théâtre et à l’intimité de Tchekhov, « Blanche confession » tirée des récits autobiographiques de Boulgakov, « Molière ou l’amour confondu » et « Corneille Molière L’arrangement » (Domens) qui retracent les paradoxes ou les obscurités de l’aventure Molière.
TEXTE ET MISE EN SCENE
DECOR, COSTUMES, AFFICHE
MUSIQUE
REGIE
Laurent Lureault
PHOTOS
Manu Dubost
AVEC
Molière / Michel Durantin
Madeleine / Valérie Durin
Le musicien / Hervé Mignot